L’âge de raison pour les startups françaises ?

En 2023, les levées de fonds des startups françaises ont fondu avec une baisse de 41% sur un an mais cette diminution a ralenti en 2024 (-6% de montants levés sur un an) avec 7,2 milliards d’euros levés (contre près de 13 milliards en 2022). Si la dynamique négative se poursuit, elle le fait toutefois à un rythme beaucoup plus faible et on observe un bond des fonds levés entre septembre et décembre 2024.

Cette performance indique que les moteurs de croissance ont encore du potentiel, même en présence d’une instabilité politique et d’un manque de lisibilité budgétaire (et fiscale) qui ont pu retarder certains investissements. De même, la plus grande prudence des investisseurs et le fait que l’environnement économique français (et européen) ne se soit pas encore détaché des poids qui freinent sa puissance rendent d’autant plus encourageantes les performances sur la fin d’année.

L’écosystème français semble être entré dans l’âge de raison, avec une prime à la maturité concrète, aux indicateurs robustes, notamment de rentabilité, de gouvernance, de résilience de la stratégie. Certains secteurs tirent même leur épingle du jeu : évidemment, et le CES de Las Vegas ne fait que confirmer cette tendance, l’intelligence artificielle s’en sort le mieux avec plus d’un milliard d’euros levés par des entreprises en lien avec l’IA, dont Poolside, qui a levé plus de 450 millions d’euros après avoir remporté les Trophées des Futures Licornes en septembre dernier.

Les secteurs de la mobilité, de la fintech, de la biotech et de la greentech ont également tiré leur épingle du jeu. Preuve qu’impossible n’est pas français, même quand les marchés sont fébriles.