Startups et « territoires », un non-dit français

La France est composée de 18 régions, 101 départements… et d’encore plus de « territoires ». Est un territoire tout ce qui n’est pas Paris et qui n’est pas une station balnéaire : Courchevel n’est pas un territoire, le Cap Ferret ou Deauville non plus, mais Rethel en est un. Les « territoires » sont des espaces méconnus où vivraient d’intrépides populations locales. N’écoutant que leur courage, de célèbres auteurs, géographes, historiens, économistes s’y seraient même aventurés. Des startups y seraient même implantées.

Derrière cette difficulté à nommer ce qui n’est pas Paris, il y a donc des jeunes entreprises qui ont bravé le phénomène français de forte centralisation parisienne des pouvoirs économiques, politiques et culturels.

Comme le rappelle Maddyness, ces entrepreneurs sont confrontés à d’importants défis culturels et géographiques, notamment dans leurs relations avec des investisseurs potentiels. Leurs interlocuteurs, souvent Parisiens, ont généralement fait les mêmes études, naviguent dans les mêmes réseaux, et ont des quotidiens assez similaires. Cela se ressent dans l’appréhension des « territoires ». Investir repose évidemment sur des critères chiffrés objectifs mais il y a aussi une part de subjectif, de ressenti, de psychologique qui échappe parfois à certains.

Sans aller jusqu’à affirmer qu’il y a là deux mondes qui ne se comprennent pas, le besoin de mieux relier ces interlocuteurs est essentiel. Les fonds d’investissements en sont conscients, à l’image de Ring Capital, Xplore II et d’autres acteurs. Les collectivités territoriales le sont aussi car elles savent qu’il y a une véritable concurrence entre elles pour attirer les capitaux, les talents et les projets. C’est pourquoi des structures viennent enrichir ce dialogue à l’image du Cabinet Stan qui aide des écosystèmes à se former, se rencontrer et s’ancrer localement de façon pérenne.