E-sport, jeux vidéo et Futures Licornes : la solution pour gagner ?

En plein Festival de Cannes et à quelques jours seulement du début du tournoi de Roland-Garros, une autre compétition, tout aussi féroce, se déroule en France avec d’importantes implications industrielles : le tournoi d’e-sport Blast TV Major à Paris. Cette compétition, l’une des plus grosses au monde, fait s’affronter huit redoutables équipes sur le jeu vidéo Counter Strike devant des centaines de milliers de spectateurs devant leurs écrans et des milliers de spectateurs à l’Accord Arena à Paris.

Si Counter Strike est moins évocateur pour le grand public que ne peut l’être Martin Scorsese et que les joueurs des équipes d’e-sport n’ont pas (encore ?) la popularité d’un Novak Djokovic, ce tournoi est représentatif de la popularité de l’e-sport et du potentiel économique qu’il représente. Se développent dans le e-sport des groupes de supporters avec des comportements similaires à ceux que l’on retrouve dans le sport (chants, achats de marchandises à l’effigie des équipes…).

Dans l’e-sport comme dans le jeu vidéo de façon générale, la filière française a tout pour passer les niveaux et réussir à vaincre le boss final. La France a de véritables chances de victoire grâce à la « Team Vitality ». En France, le jeu vidéo est la première industrie culturelle avec plus de 5,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2022 d’après le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), en légère baisse de 1,6% par rapport à 2021 mais qui résiste bien aux conséquences de l’inflation et à la pénurie de semi-conducteurs. C’est dans ce cadre que s’inscrit la stratégie nationale pour l’e-sport, présentée en 2019, visant à faire de la France le leader européen de l’e-sport à l’horizon 2025.

C’est une filière importante car s’y développent des briques de technologie à forte valeur ajoutée pour les autres secteurs : vision par ordinateur, intelligence artificielle, réalité augmentée… Il existe une French Touch du jeu vidéo que font vivre plusieurs Futures Licornes. C’est notamment le cas de Voodoo, éditeur de jeux vidéo pour smartphones identifié par notre jury dès 2019, qui innove dans une filière de pointe et désormais incontournable. Les Futures Licornes rappellent qu’impossible n’est pas français dans un secteur très compétitif et de plus en plus concentré (comme l’illustre le rachat d’Activision par Microsoft) et qu’il va falloir compter sur elles dans le monde réel comme dans les écosystèmes virtuels.