COP27 et start-ups : le grand impensé

Il est de bon ton de critiquer la COP27 : forum diplomatique aux applications concrètes limitées, engagements insuffisamment contraignants…Soyons réalistes : la COP27, au même titre que les Assemblées Générales des Nations Unies et les sommets du Forum Économique Mondial, catalyse un ressentiment transnational contre les dirigeants politiques.

Or, les entreprises jouent également un rôle important dans la diplomatie climatique que symbolise la COP27 : il serait inconscient de se passer de la force du secteur privé tout comme il serait malheureux d’en négliger les responsabilités qui lui incombent. C’est d’autant plus vrai pour les start-ups, entreprises en première ligne de la conception et du déploiement de solutions innovantes et assumant pleinement des responsabilités environnementales, sociales et de gouvernance.

Osons-le dire : les start-ups sont les meilleurs remèdes contre le greenwashing. Plus flexibles et souples dans leur gouvernance, elles intègrent plus facilement des évolutions réglementaires, sociétales et éthiques. Cette intégration irrigue les innovations fournies dans divers secteurs stratégiques.

Sans sombrer dans l’écueil d’un inventaire à la Prévert sur les solutions innovantes proposées par les start-ups, il est tentant d’en citer quelques-unes : les batteries lithium-ion de Verkor pour les mobilités durables et la greentech, les thérapies cellulaires de TreeFrog et la synthèse d’ADN par DNA Script pour la santé, le quantique de Pasqal pour l’industrie 4.0, les formations d’OpenClassrooms pour l’accès à l’éducation pour tous, la plateforme de collecte et d’analyse de données énergétiques par Kayrros et les solutions de décarbonation de l’immobilier par Deepki. On le voit, ces solutions répondent aux enjeux de décarbonation de l’économie et d’adaptation aux transitions énergétiques, climatiques et sociales (hasard oblige, toutes ces start-ups sont les Futures Licornes récompensées par notre jury en 2022).

Et pourtant, les start-ups et les organisations les représentant restent relativement hors du champ des interlocuteurs de la COP27. Curieux constat au moment où la diplomatie se décentre de plus en plus.

« Nous ne sommes plus seuls au monde », écrivait Bertrand Badie pour encourager l’ouverture de l’ordre international à des États jugés moins puissants mais dont la voix devait porter. Oui, nous ne sommes plus seuls au monde, les États ne sont plus seuls au monde sur la gouvernance climatique : les start-ups ont un rôle à jouer, une voix à faire entendre, des solutions à déployer.