Challenges le titre : dans la Silicon Valley, les licornes ne galopent plus. Le contexte n’est pas très propice au développement pour certaines de ces entreprises avec des taux d’intérêt habitués élevés depuis de nombreux mois et des instabilités géopolitiques qui rendent les marchés frileux. Emprunter coûte cher, investir est plus que jamais un choix stratégique, aussi bien pour une jeune entreprise que pour un fonds, un business angel ou encore une banque.
Quelques exemples étayent cette vision de l’environnement dans lequel évoluent les Futures Licornes. C’est notamment le cas de WeWork, aujourd’hui en faillite. En France, à une moindre échelle, Luko a elle aussi connu de grosses difficultés avant d’être rachetée par Allianz. Preuve que la valorisation “haute” n’immunise pas contre l’échec ou contre l’évolution d’une tendance de marché.
S’intéresser à la seule valorisation manquait de toute façon de pertinence. On ne peut pas mesurer la robustesse d’un modèle économique à son montant de valorisation. D’autres critères rentrent en jeu : capacité à être rentable, maturité du marché de l’entreprise, degré d’internationalisation, détention d’une technologie propriétaire, avantage comparatif sur ses concurrences, réputation dans l’espace public, performances ESG… C’est la somme de ces éléments qui permet d’avoir une boussole mieux réglée, à l’image du travail mené chaque année par le jury des Trophées des Futures Licornes.
C’est un fait, la licorne va donc se raréfier, preuve d’un passage à l’âge de maturité de l’écosystème. Si les Futures Licornes spécialisées dans l’IA pourront à court et moyen terme tirer leur épingle du jeu, elles devront elles aussi être en mesure de remplir d’autres critères pour prouver la viabilité de leur développement économique. Après un grand froid financier particulièrement vigoureux et face au mur de la diète financière, chacun est plus prudent. Aux Futures Licornes capables de montrer qu’impossible n’est pas français de se démarquer dans ce climat hostile. Elles en sont capables.