L’Inflation Reduction Act américain menace-t-il les Futures Licornes françaises et européennes ?

Les entreprises entreprises européennes et françaises sont déjà confrontées à la flambée des prix de l’énergie, au resserrement monétaire et à la dépendance à l’étranger dans l’approvisionnement en certaines matières premières et composants stratégiques… L’Inflation Reduction Act est-il une nouvelle menace pour nos entreprises ? Nos Futures Licornes peuvent-elles soutenir la montée en puissance de l’Europe dans ce contexte difficile ?

Faute d’une prise de conscience majeure, l’IRA peut nuire aux entreprises non-américaines, voire attirer sur le sol américain des entreprises étrangères, telles que celles issues d’Europe. Avec environ 400 milliards de dollars alloués à des projets économiques permettant de baisser de 40% ses émissions carbone d’ici à 2030, les États-Unis favorisent leurs industries en réservant une série de subventions et crédits d’impôts aux entreprises ayant des activités sur le sol américain.

Dans l’automobile électrique, mais aussi dans les énergies vertes telles que l’hydrogène, l’éolien, les entreprises américaines bénéficient ainsi d’une situation plus favorable, couplée à des prix de l’énergie plus faibles, par rapport à leurs concurrentes européennes. Les Etats-Unis démarchent même des entreprises européennes pour les amener à reconstituer leurs chaînes de production sur le sol américain, ce qui affecterait considérablement le tissu d’emplois et la compétitivité en Europe. La vulnérabilité de l’Europe se trouve par ailleurs renforcée par l’influence des décisions monétaires de la Federal Reserve sur les valeurs des autres monnaies, notamment l’euro, et la capacité à effectuer des transactions et des échanges de devises.

Face à l’IRA et à ses clauses de préférence nationale, l’Union Européenne et ses entreprises doivent monter en puissance, en résilience et en ambition. La prise de conscience est réelle. La Commission Européenne a présenté la semaine dernière un projet de soutien aux industries dites « vertes » innovant dans l’énergie éolienne, solaire, l’hydrogène et celles impliquées dans l’extraction de lithium et d’autres matériaux stratégiques pour l’informatique. C’est aussi l’objectif affiché par le projet de loi sur l’industrie verte qui sera présenté au Parlement en France à l’été 2023.

Développer des filières compétitives prend du temps, de l’argent et demande de la patience. Heureusement pour l’Europe, il existe déjà des champions européens dans les énergies, les mobilités, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, l’e-commerce parmi d’autres filières stratégiques pour l’économie européenne, le développement des entreprises en Europe et le retour en grâce de l’industrie.

C’est notamment le cas de Verkor, lauréate du Trophée des Futures Licornes dans la catégorie Greentech et Mobilité en 2022. Comme l’a rappelé Philippe Chain sur France 24 récemment, « Verkor est une entreprise française et européenne dont l’ambition est de contribuer à développer l’industrie des batteries en Europe ». Avec son projet de gigafactory pour produire des batteries dans les Hauts-de-France d’ici à 2025, la pépite est une future brique de souveraineté au service d’une industrie automobile européenne décarbonée. Comme Verkor, les Futures Licornes, à l’instar de Pasqal dans l’informatique quantique, TreeFrog et Prophesee dans la Medtech, portent des solutions innovantes pour le continent européen et son avenir souverain.