Face au « mur de la diète » érigé dans l’économie, 2024 est-elle l’année du grand pivot et de tous les enjeux pour les jeunes entreprises françaises. Le Cercle des Futures Licornes s’est réuni le 13 mars dans les locaux de l’emlyon business school. Prime aux visionnaires.
Elles font face à un environnement particulièrement instable. Instable au regard des difficultés conjoncturelles rencontrées, résultant notamment des tensions géopolitiques, des politiques macroéconomiques agressives. Aussi instable sur la base de limites structurelles liées à une absence d’union des marchés de capitaux européens et la dimension relativement restreinte du marché français comparativement, par exemple, au marché britannique.
Peut-on se contenter du statu quo ? A long terme, ce serait coûteux tant pour ces entreprises que pour l’économie française et la société française dans son ensemble. Comme l’a rappelé Paul Midy, Député Renaissance de Paris-Saclay (Essonne), continuer à développer l’écosystème français des startups est indispensable car ces jeunes entreprises sont « les premiers moteurs de création d’emplois en France, et permettent de renforcer la souveraineté technologique ». Décarbonation de l’économie, informatique quantique, hydrogène, IA… Dans tous ces secteurs d’avenir, la France a besoin des jeunes entreprises innovantes.
Où trouver les solutions ? Très souvent, « elles reposent sur des dirigeants visionnaires » d’après Sandrine Gril-Prats (Associée, responsable Deal Transformation, Deloitte). Cela implique « une gouvernance la plus éclairée possible », et un « CFO qui soit bien informé sur toutes les solutions de financement bancaires et alternatives qui sont à sa disposition aujourd’hui, en particulier pour les ETI/PME », a insisté Olivier Magnin (Responsable de l’activité Debt & Capital Advisory, Deloitte).
A la suite d’une mission conduite par le député Midy au premier semestre 2023 sur le soutien à l’investissement dans les start-ups et les PME innovantes, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur au 1er janvier 2024 pour stimuler le financement des jeunes entreprises technologiques et innovantes. Il s’agit notamment de la mesure « Jeunes Entreprises », portée par Paul Midy et inscrite au budget 2024 avec des aides pour lever des fonds, des aides pour embaucher, des aides en trésorerie et des aides en accès à la commande publique pour les jeunes entreprises innovantes (JEI), les jeunes entreprises d’innovation et de croissance (JEIC), les jeunes entreprises d’innovation et de rupture (JEIR).
En complément de ces dispositifs d’accès aux financements, un changement de paradigme au sein de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait aussi stimuler l’économie et les Futures Licornes. « La BCE a éteint les moteurs de la croissance européenne, ce qui s’est notamment traduit par une absence de croissance et une chute drastique de l’investissement européen » a affirmé Nicolas Goetzmann (Responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique, Financière de la Cité).
Le risque plus global est celui d’un fossé entre l’Europe et les États-Unis du fait de deux politiques monétaires divergentes, ce qui menacerait et menace déjà le développement des l’investissement et des jeunes entreprises en Europe. A rebours de l’économie européenne, la Federal Reserve stimule l’économie américaine pour l’amener à son plein potentiel et devrait renforcer cette orientation lors de sa prochaine revue de politique monétaire initiée à la fin 2024. BCE, jeunes entreprises, une même quête de vision ?