Temple de la gouvernance, le Palais Bourbon n’a pas le monopole des conflits larvés et manœuvres de coulisses. Cet enjeu de gouvernance peut également causer de forts remous dans des entreprises en hypercroissance. Dernier cas en date : la licorne chinoise Moonshot AI, créée en 2023 et spécialisée dans le développement de grands modèles de langage (LLM), et enlisée dans un différend juridique et actionnarial depuis début décembre.
Le fondateur de Moonshot AI, Yang Zhilin, était auparavant à la tête de Recurrent AI, autre startup spécialisée quant à elle dans le service client assisté par IA. Cinq investisseurs importants de Recurrent AI, dont GSR Ventures, accusent Yang d’avoir lancé Moonshot AI sans avoir réglé des obligations financières envers eux, menant à une procédure d’arbitrage à Hong Kong.
Ce cas interroge sur la bonne gestion des relations avec les parties prenantes, l’éthique, la transparence et la confiance qui font qu’une gouvernance est solide et durable dans le temps. C’est aussi un enjeu de réputation tant pour les investisseurs que pour le fondateur : il pourrait rencontrer une plus grande difficulté à lever des fonds à l’avenir.
Pourquoi la gouvernance est-elle donc si peu évoquée dans les débats en matière d’ESG ? Faut-il attendre la lettre d’avocat pour se poser des questions et trouver des réponses ? Ce sujet doit une préoccupation de l’ensemble des entreprises qu’elles soient des PME, des Futures Licornes et même cotées au CAC 40. Il y a le E, le S mais n’oublions pas le G, en entreprise comme ailleurs. Le G de la gouvernance est la clé de voûte du E et du S.